GISOU...

Un jour, j’ai rencontré une gentille jeune dame de 54 ans - elle avait mon âge actuel, c’était en 1986 ou 1987.  Elle était venue me visiter accompagnée de son beau Gaston, son complice.  Je leur avais fait connaître Montréal, notre charmante ville.  Nous étions allés marcher dans le  Vieux Port, voir enfin! le Stade Olympique, « magasiner » dans les boutiques souterraines, voyager dans le métro, arpenter les rues mythiques : St-Denis, Ste-Catherine, St-Laurent, Laurier…  Ils avaient fait un premier tour intéressant!  De retour chez-elle, en Suisse, elle se promettait de remettre les pieds en "Amérique", comme elle dit.

Gisou et Gaston sont revenus quelques fois par la suite.  Mais, leur visite à l’occasion de mon mariage avec mon Colombin a été la plus marquante pour moi, à l’été 1991.  Les préparatifs allaient bon train avec Gisou.  Serpillant, balayant, nettoyant, repassant, cuisinant… tout y est passé… Ouf!  Inlassable Gisou!   Quel soulagement de la voir ainsi s’affairer. Elle voulait que tout soit parfait et… ça l’a été!  Le jour venu, tout était à sa place et surtout… tout était propre, net, nickel!  C’était sa spécialité!  Le dynamisme et l’enthousiasme incarnés!  Faut dire que j’étais nouvellement enceinte, ce qui suppose le manque d’énergie du début, les légers dodos en après-midi…  Ce fut une grâce de l’avoir à mes côtés pendant ces deux semaines.

Et Gaston… caméra à la main, filmait tout, tout, tout, dans l’espoir de me laisser de chaleureux souvenirs de tous ces préparatifs ainsi que de leur agréable présence.  C’était « sa » spécialité!

La veille, à l’arrivée de tout le monde, Gisou s’est transformée en hôtesse, accueillant amicalement tout un chacun, leur offrant son aide tout naturellement.  Je me souviens qu’entre autres, elle s’était évertuée à repasser les chemises des messieurs, le marié en tête de liste… sans pli sur les manches… excusez-moi!  Tous en étaient ravis!  Et Gaston le caméraman, ne se lassant d’immortaliser sur pellicule tout ce beau monde venu nous accompagner pour la grande occasion.  Tout le monde les avait accueillis avec joie.  Certains ont même gardé le contact depuis.

Lors du Grand Jour, j’étais honorée de pouvoir compter sur leur présence.  Ils étaient rayonnants et charmés, je crois, de faire partie de la fête.  Ils ont contribué, à leur manière, à ce que cette journée se passe de façon impeccable.  Superbe réussite!

Nous avons également mis les pieds en Suisse à quelques reprises avec plaisir et fascination.  Toutes ces montagnes habillées de neiges éternelles WOW!  Et évidemment, parlons bouffe... le fromage au goût éternellement délicieux nous a ravis lui aussi!  Nous y avons été accueillis avec grand fracas, allant même jusqu'à nous prêter la meilleure chambre!  Sont comme ça les Suisses, recevants, généreux et fiers de leur patrie.

Gisou est revenue faire son tour accompagnée cette fois de Brigitte et Delphine – le beau Gaston n’y étant plus – pour notre plus grande peine.  C’était en  2008.  Cette fois, Gisou se promenait sur les rues St-Denis, Ste-Catherine, dans les boutiques souterraines, dans le métro, relatant ses souvenirs pour la grande joie de ses fille et petite-fille.  Leur voyage s’est clos par un charmant détour au chalet à Ste-Agathe, dans les Laurentides.  Comme c’était l’automne, les couleurs étaient à leur apogée, suscitant des Oh! et des Ah! de la part de nos invitées.  Le chalet est situé sur un petit lac paisible où la faune fourmille.  Les canards, huards, aigrettes, oiseaux, tamias et castors se relaient à toute heure de la journée devant nos yeux émerveillés.  « Nous » sommes les intrus, nous empiétons sur leur territoire, leur univers et nous en sommes pleinement conscients.  Nous respectons donc leurs allées et venues, leurs petites habitudes avec joie.  De retour en Suisse, elles ont pu l'affirmer: "Nous avons vu et même visité la "cabane au Canada"!

Aujourd’hui, le 29 avril en fait, la belle Gisou a fêté ses 80 printemps.  Elle n’a rien perdu de cette vitalité, ce dynamisme et cette joie de vivre qui la caractérisent si bien. Les siens ne l’ont aucunement oubliée. Oh! Que non!  Les gâteries, sorties, beaux mots de ses enfants, moments de tendresse, souvenirs ont fusé, lui arrachant sûrement quelques larmes au passage.  Les voyages l’attirent toujours autant, elle qui ira voguer en Norvège à la fin du mois, accompagnée de sa Brigitte.

BON VOYAGE MA GISOU!