mercredi 19 octobre 2011

UNE REVENANTE...


PAUSE INÉVITABLE 

Ben oui... suis de retour après une trêve indispensable afin d'écouter mes personnages devenus prenants,  pressants et ma foi... très accaparants, ne me laissant aucun répit.  Alors, pfft! le blogue.  Mes rêves sont peuplés de ces nouvelles personnes qui elles, peuplent mes pensées un peu tout le temps.  Mon écrit comptera 100 pages d'ici la fin de la semaine.  Très encourageant.  J'entre maintenant dans le vrai coeur du sujet: le vrai dénouement, les vraies intrigues, même si le tout début est assez punché


C'est pas tout à fait mon décor... 

Celui-ci s'avère un peu plus véridique...




J'ai mijoté... imaginé... inventé... créé et finalement... suis en train de mitonner un plat bien épicé qui se dégustera, je l'espère, avec exquisité.  Les mots m'emballent...




Soit dit en passant, je vis tout ça avec délice et ravissement. Oui, je suis ravie et comblée et nourrie et gavée par l'écriture de ce bouquin qui fera, j'espère, vos propres délices et ravissements le temps venu.

Quand?  Eh bien... difficile à affirmer.  Mais, je souhaite soumettre le tout à la maison d'édition au courant du printemps prochain... en croisant mes doigts.  À suivre...






ÉTUDE SOCIOLOGIQUE

Hôpital Maisonneuve... Salle d'Urgence... un lundi après-midi...

Toutes sortes de monde.  Des jeunes et moins jeunes.  Des gens de tous les coins de la planète cohabitant dans un espace de 1200 pieds carrés désuet, éclairé pôvrement, tristounet à souhait, donnant envie de "dépressionner" à coup sûr et... partir en courant.

 un Régis moustachu et mal fagoté, qui n'a pas rencontré sa douche depuis..., côtoie une Françoise droite et "rigide", coiffée de son p'tit chapeau de laine carreauté et affublée de sa non moins p'tite "sacoche" tenue bien serrée sur ses genoux.  Ils détonnent, assis côte à côte sur les bancs raides mais surtout usés à la corde de cette salle commune autrefois -faudrait s'en souvenir-... ultra-moderne!

Tout d'un coup, un Renato bedonnant, accompagné de sa Luisa tout aussi ronde, tentant d'expliquer avec force gestes à l'infirmière à la patience infinie, le bobo qui l'affecte.

Les civières et fauteuils roulants zigzaguent entre les "malades", les "corps morts", les "patients".  C'est qu'ils sont drôlement patients plutôt que réellement "mal en point", sauf pour quelques-uns.  On jurerait que d'aucuns se plaisent à y passer l'après-midi, jasant, riant, mangeant des sandwichs et chips du casse-croûte mais n'ayant pas la grimace de la douleur évidente ou les cernes bleutés sous les yeux à force de manque de sommeil.

Il y a... Monsieur Tartempion au poignet foulé, "im-patient" de voir le toubib, qui parle un peu trop fort au goût de tous les "plus-que-patients" présents dans ce cloître.  Tentant de calmer le jeu, la moutarde "épicée" monte tout de même au nez de la bénévole dévouée.  Colombino se propose même de s'occuper de lui p-e-r-s-o-n-n-e-l-l-e-m-e-n-t, lui si patient et compatissant dans ces cas-là... c'est tout dire!  Hmm... le "call" à la Sécurité est proche.  En apprenant qu'il réussirait à voir le docteur dans les 6 à 9 heures, il tourne brusquement les talons et détale comme un lièvre apeuré - OUF!

Tantôt une dame noire comme le charbon marmonne aux 20 minutes (j'ai fini par la "timer"), ignorant visiblement ses voisins, les yeux dans le vide semblant ne voir personne, une prière en créole se terminant invariablement par un "amen".  Sans doute pour nous réconforter...  Quand même plus r'posante que Tartempion.
Tantôt une maman et son tit-gars de 9-10 ans qui semble en fait en avoir 2-3, aux yeux de maman qui veille sur lui comme une poule sur ses oeufs.  Trop, trop couvé... hmm... l'adolescence sera peut-être pas tout rose pour la couveuse!  Quand les "lâche-moi un peu" et les "chus capable tout seul" lui feront hérisser les cheveux sur la tête...
Tantôt une jeune fille apparemment anorexique aux jambes maigres... comme ça, accompagnée de sa maman à l'air découragé.  C'est la "combientième" fois dans ce lieu sinistre... 
Tantôt un joueur de football à la cheville foulée, mal à l'aise dans sa chaise roulante.  Ah tiens, celui-là flanqué de papa... ben oui, y est sportif!
Tantôt un Albert aimant, que dis-je, vénérant la bouteille, vu son imposante bedaine moulée dans son gilet rouge, venant tout juste, après 2h30 de patience, de comprendre le système hospitalier à coup de Tab... En v'là au moins un qui ne traîne pas souvent par ici... c'est tant mieux!
Tantôt un p'tit tannant qui saute partout comme un atèle, faisant enrager sa maman qui fulmine et laisse échapper un sacre bien senti parce que... les nerfs à vif.  Elle essaie la douceur, la colère, l'exaspération profonde.  Àquand les larmes?  Il s'est fait piqué par un moustique laissant son "entre-yeux" enflé, maman craignant donc une allergie à la bête.  Pour moi, c'est le moustique responsable de la "danse de Saint Guy" qui a sévi...

Coudonc, sont où les papas?  Sauf... pour les patients sportifs...

Soudainement, v'là une Lindâ, chic dans son ensemble de jogging abritant un abdomen morbide, une grimace perpétuelle paralysant sa figure - bouche ouverte en permanence mettant en évidence une lèvre inférieure charnue et proéminente - qui, soutenue mollement par son Réjean - lire Réhan - tout aussi peu ragoûtant - beugle à intervalle régulier, un son digne d'une ourse blessée - &?%$"/

Qu'est-ce que je faisais là?  Colombino souffrait d'incontinence intestinale depuis 6 jours, commençait à être sérieusement déshydraté - malgré le bon jus d'orange salé depuis 2 jours -, amaigri de 10 livres et bientôt, "dénutritionné".  Sur ordre de l'infirmière de Urgences-Santé... vite, vite, à l'hôpital.





La préposée, à travers son masque de papier, crie les numéros un à un à raison de 3 aux 15 minutes.  Ouf! au bout d'une bonne heure... #100... bingo, c'est nous!  Et nous ne sommes qu'à l'appel.  Retour à notre siège de cuir bleu craquelé - peut-être le nouveau design - en attente qu'on veuille bien de nous au triage.  C'est pas gagné!  

Oups, encore une ambulance.  Ces véhicules "non-récréatifs" jaunes se succèdent à un rythme effréné, ce qui je présume, ralentit le processus de pseudo-vitesse.

Tout cela sans compter qu'une douche "im-prévisible", abondante et récurrente, coule du plafond en plein milieu du corridor, laissant un trou béant au plafond comme au plancher.  L'endroit, enrubanné de jaune, garantit ainsi une pseudo-sécurité comme les viaducs en phase terminale en attente d'une ultime chimio avant de rendre l'âme.

Et encore Lindâ, toujours la même grimace figée sur la face, se déplaçant cahin caha, passant devant nous aux 20 minutes, histoire d'aller tirer une "puff" dehors en attendant son tour chez le docteur.

2 grosses heures plus tard, depuis le haut-parleur, on entend finalement le nom de Colombino comme dans un rêve.  Se pourrait-il qu'on daigne s'en occuper...  Et on m'a dit que c'est une journée tranquille et calme pour le personnel qui, presque le sourire aux lèvres, se permet de prendre le temps avec tout un chacun.  C'est peut-être pour ça que c'est l-o-n-g, bordel!!  Comprenez bien que je les admirais incommensurablement!

L'infirmière n'a pas daigné prendre les prise de sang, analyse d'urine, test de déshydratation à la première intervention.  Que nenni!  Faudra attendre la 2ième infirmière dont c'est le rôle... 1 heure plus tard.  Le médecin prescrira peut-être un soluté intraveineux.  Attendons les résultats, attendons... attendons... à l'infini.  

Dire qu'en Italie au mois de juin, où en moins d'une heure, j'ai pu rencontré le triage, l'urgentologue et l'ORL -qui a pris le temps de faire passer un tube à partir du nez jusqu'à la gorge- et finalement la pharmacie - c'est tout juste si le charmant docteur ne m'a pas escortée jusqu'au bâtiment tout fleuri de l'autre côté de la cour tout aussi fleurie dans un décor féerique -, pour récolter les pilules divines qui ont permis ma guérison en moins de 3 jours.  Et tout ça "gratos", même pour une touriste venue de l'autre côté de l'Atlantique.  "Je dois vous soigner madame", me disait-il.

Colombino s'est tout à coup senti beaucoup mieux.  Sans doute im-patient de sortir de cet "enfer".

Fini le mal de ventre, les envies pressantes, le mal de tête, etc... 8 heures plus tard et, toujours médecin invisible.  Docteur maman décide qu'assez c'est assez!  En redemandant la carte bleue au préposé à l'inscription afin de rentrer à la maison, une infirmière s'inquiète de la possible déshydratation..."un soluté sera sûrement nécessaire".  Maman de lui répondre qu'après avoir reçu le résultat du test de sang, eh ben, elle l'appellera à la maison.  "Non, non, le test est sûrement entré mais non-classé au dossier, attendez-moi", lui répondit-elle. "Eh bien, mon grand, tout va bien mais tu es "borderline".  Alors, prière de boire du Gatorade demain toute la journée" - comme si c'était un médicament pour lui!!  Il me rabâche à qui mieux mieux: "j'ai hâte de manger de la pizza", ouais... pas sûre...



Il va de mieux en mieux, ne mangeant que le strict nécessaire de la super-diète prescrite.  Il a cru comprendre qu'à son lieu de travail, le virus sévit.  Donc... on cherche moins l'empoisonnement alimentaire.  Elle court, elle court la gastro, alors...


Faut vraiment pas être malade et surtout pas "patient"...  VIVE LA SANTÉ!

Colombine xo

p.s. avec tout ça, j'ai pas pensé prendre une photo de ce lieu merveilleux!